Vue de l’intérieur

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Les fédéralistes québécois ne peuvent plus défendre adéquatement les intérêts du peuple, prisonniers de leur idéologie. (2005)

Description

QUATRIÈME DE COUVERTURE

Par la propagande et des campagnes récurrentes de salissage pour contrer le mouvement séparatiste, les fédéralistes québécois ne peuvent plus défendre adéquatement les intérêts du peuple car ils offrent une image peu attirante du Québec, empêchant certains immigrants d’adopter les valeurs chères à la majorité des Québécois. Ces néo-Québécois ne s’apercevant pas des jeux de coulisses irrespectueux de certains partisans du fédéralisme en viennent à leur tour à rejeter par mimétisme leur peuple d’accueil. Le symptôme le plus apparent en est le choix de l’anglais comme langue d’usage plutôt que le français, pourtant langue officielle du Québec.

Sylvie Bergeron, auteur de plusieurs ouvrages de psychologie évolutionnaire et spécialiste de l’autonomie individuelle parle de ses perceptions en tant que citoyenne. Le concept de l’unité canadienne ne peut pas être fondé dans un pays où deux nations fondatrices cohabitent. Depuis quarante-cinq ans, cette vision erronée du Canada et le statu quo promus par les libéraux fédéraux québécois déforment la réalité du Québec et drainent les forces vives du peuple tout entier.


POURQUOI VOUS AIMEREZ CE LIVRE

Vue de l’intérieur traite de la particularité québécoise et fait le point dix ans après le référendum sur la souveraineté du Québec de 1995. Il s’agissait de prendre conscience du recul face à l’échec référendaire mais aussi face aux deux tentatives canadiennes de réparer la tache constitutionnelle : le Québec n’a pas signée la nouvelle constitution en 1982.

La démarche de ce livre est d’amener le lecteur au cœur des questions que se posait le Québec sur lui-même donc 10 ans après le référendum populaire de 1995. Le lecteur pourra constater qu’en 2005 le problème restait entier et qu’au contraire, l’échec référendaire n’était pas encore intégré. La souffrance encore palpable chez les souverainistes, l’incompréhension des événements, la peur d’être assimilés par une immigration trop massive et difficile à absorber constituent des thèmes de cet essai.

L’auteure fait état de l’évolution sociale post-référendaire, par une vue de l’intérieur. On entre ainsi dans la psyché collective où sont exprimés des états d’âme par rapport à la perte du français, aux stratagèmes fédéralistes qui ont coûté la souveraineté en 1995, etc.

Ce que dit ce livre, c’est qu’en 2005, le choc de l’humiliation n’était donc pas encore absorbé et que les tous les camps, souverainistes et fédéralistes, avaient besoin de se recueillir pour guérir la blessure d’amour-propre. Le temps allait-il arranger les choses ?

La pensée trudeauiste a eu, selon l’auteure, une influence sur les nouveaux arrivants dont certains reproduisent ce même comportement méprisant envers le nationalisme québécois. Aujourd’hui, les Québécois de souche craignent d’être accusés de confondre éducation et propagande, si bien qu’ils ne savent plus comment défendre l’unité du peuple québécois d’où est issue la racine de la nation contemporaine. Sylvie Bergeron dénonce l’influence de la propagande fédéraliste sur les immigrants, à leur insu. La vieille technique aristocratique anglaise consistant à mépriser le peuple québécois est toujours aussi active, mais maintenant certains immigrants moulés au discours fédéralistes perpétuent cette tactique d’intimidation efficace: banaliser l’autre plutôt que d’apprendre à le connaître. Les tentacules de cette propagande ont aujourd’hui investi les institutions du Québec, si bien que les Québécois ont peur de défendre leur intégrité identitaire, parce qu’on les accuse de racisme. Qui est raciste ? Le Québécois qui se protège contre l’hégémonie anglosaxonne ou celui qui – prétextant l’unité nationale alors que nous sommes une fédération à trois nations – investi en catimini de gros budgets dans une propagande néfaste pour la réputation du Québec ? Les Québécois sont divisés sur cette question pour une seule raison : l’insécurité financière l’emporte encore sur la protection de l’intégrité. Nos élus sont dorénavant mus par la peur de prendre des décisions politiques et se cachent désormais derrière le recours juridique abusif de la Cour Suprême. Quand le juridique mène un pays, son identité nationale meurt. La politique, la vraie, n’est pas basée sur la raison, mais sur le gros bon sens, valeur toute féminine de l’humanité que les sociétés occidentales ont perdue.


EXTRAIT VUE DE L’INTÉRIEUR

LE LANGAGE UNIVERSEL

Israël 1988. Au cœur des ruines d’un théâtre romain, nous décidons d’envahir la scène. Nous sommes venus au Moyen-Orient pour divertir les troupes militaires canadiennes. Notre groupe d’une trentaine d’artistes canadiens de toutes les provinces, danseurs, chanteurs, musiciens, jongleurs, humoristes est constitué cette année-là d’une majorité de Québécois. En cette belle journée de congé, notre guide vient de nous faire faire un pèlerinage sur les routes empruntées par Jésus, il y a 2000 ans. Un frisson de solennité nous parcourt encore lorsque nous arrivons devant les ruines d’un ancien théâtre.

Spontanément, nous convenons tous, presque sans nous parler, de faire le spectacle de notre tournée moyen-orientale sur les ruines. La voix de la chanteuse résonne dans l’estrade juste en face, les musiciens font des rythmes avec leur bouche, leurs mains, leur pieds, et nous, les danseurs, entrons en scène, tandis que les jongleurs se font des passes avec des balles phosphorescentes.

Au même moment, nous nous apercevons de la présence d’un public tout aussi spontané qui vient s’asseoir dans les gradins. Il fourmille jusqu’à la zone de confort avant de se taire totalement pour goûter à une forme d’art américain, la nôtre. Le soleil revêt subitement la scène de ses quelques rayons dorés, tel un éclairagiste inspiré. Le public ne bouge plus, décidément ravi par nos chants et nos danses. Comme quoi, la vie se fait parfois un singulier metteur en scène.

Le spectacle se termine par de grands éclats de rire et les applaudissements de cette foule ravie. Nous allons immédiatement à la rencontre de la cinquantaine de spectateurs dans un élan de curiosité mutuelle. Nous ne parlons pas le même langage. Les premiers contacts se font donc par le rire et quelques pas de danse. En peu de temps, nous nous sommes tous pris par la main en chantant. Un moment en parfaite homéostasie avec la petite histoire dans les ruines de la grande histoire. Comme si ce qui devait être, fut.

Le producteur s’est informé et nous explique que ces gens sont des Juifs russes venus pour coloniser les terres d’Israël. Nous leur souhaitons la bienvenue et eux de même. Cet échange fortuit et des plus inoubliables s’achève sur un grand cri lorsque l’une des femmes tente d’amener notre chorégraphe avec elle. La femme ne veut rien de moins que l’adopter tant elle ressemble à sa fille ! Après quelques explications, nous échangeons quelques poignées de mains avec les uns, des p’tits becs aux autres et surtout d’immenses sourires de connivence.

Je m’arrête un moment pour prendre le temps de respirer le fond de ce rendez-vous fabuleux. Nous sommes en train de participer, je pensai, à une rencontre de cœur sans même nous connaître et pourtant, avec un tel courant de complicité !

La grosse femme relâche notre chorégraphe qui revient enchantée de s’être fait enlevée. Et nous retournons dans l’autobus en agitant la main à nos nouveaux amis du monde.

C’est le crépuscule. Un sourire béat traîne sur mes lèvres. Jamais je n’oublierai ce moment de communication si intense, sans le concours du langage. Je me dis que c’est sans doute pour ça que j’aime tant la danse et la musique. Nous n’avons pas besoin de parler pour atteindre tout de suite l’essentiel entre les individus. Comme une communion qui s’installe dans les regards, dans le corps, et nous, nous ne sommes que les témoins d’amitiés qui vibrent dans l’espace-temps.

La danse et la musique sont des milieux cosmopolites où naturellement les races se mêlent parce que tout se passe au-delà des différences linguistiques. En lieu et place du langage, un fluide perceptible sous-tend les relations. C’est ainsi que je vois la cohésion d’un peuple. Un courant invisible qui passe « entre nous » et qui nous construit comme seuls nous pouvons l’être dans notre spécificité spacio-temporelle. C’est la force du matriarcat.

Mais il y a le langage.

La langue organise, rationalise, code, structure, démystifie mais aussi, insulte, méprise, juge et contraint. La parole peut donc à la fois magnifier la cohésion et couper ce fluide entre les personnes. Tout dépend de l’intention derrière les mots… C’est la faille du langage…


TABLE DES MATIÈRES
Une main tendue aux immigrants
Le langage universel
Les conquérants et les conquis
Le canada, pays en guerre depuis sa création
Quelques scandales
Les fédéralistes québécois divisent le peuple
L’accord du lac Meech
L’autorité des souverainistes québécois
L’immigration dans un Québec pure laine
L’argent, le vote ethnique et la mondialisation
À la rencontre de l’autre solitude
Sur le français
Québec société laïque

Le nouvel esprit de la tour de Babel
Québec, producteur de contenu
Le conseil pour l’unité du Québec (cuq)
L’identité en question
Complices tacites
Québec, le carrefour d’une civilisation nouvelle
Vers la souveraineté

Information complémentaire

Poids 0,3 kg
Dimensions 22 × 16 × 2 cm